recommandations

RECOMMANDATIONS
POUR LA CONSERVATION DES FILMS
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
Quelques points de définition
Rappel
GUIDE ELEMENTAIRE POUR LA CONSERVATION DES FILMS
Identification
Entreposage
Suites à donner
GUIDE DETAILLE POUR LA CONSERVATION DES FILMS
Identifier
Evaluer l'état sanitaire
Voir les images
Entreposer les bobines
Copier les films
ANNEXES
Datation des formats
Formats courants
Adresses pour contacts avec des spécialistes en Suisse
Adresses des fournisseurs pour le petit matériel
Bibliographie
Liens spécialisés
INTRODUCTION
Vous travaillez dans une institution ou un service chargé d’une mission de conservation.
Vous possédez dans vos archives des documents sur support traditionnel ainsi que des
bobines de film.
Ce document a pour but de vous aider à traiter ce matériel de manière adéquate en vous
conseillant quelques marches à suivre pour le faire, en fonction des équipements et des
compétences que vous avez à disposition.
Il ne saurait en aucun cas se substituer à l'intervention d'un expert, ni remplacer une
formation spécialisée, indispensable dans ce domaine. En cas de doute ou de question
supplémentaire, n’hésitez pas à nous contacter. Nous vous conseillerons de manière
plus personnelle ou demanderons à des spécialistes de le faire.
QUELQUES POINTS DE DEFINITION
1. Tout document filmique, positif ou négatif, doit être considéré, jusqu’à preuve du
contraire, comme une pièce unique.
2. Un film cinématographique est un document à double titre : comme objet en
lui-même et comme source d’information contenue dans les images et les
sons qui le constituent. Sa conservation porte nécessairement sur ces deux
éléments.
3. Aucun support d'images, ancien ou nouveau, n’offre une garantie de stabilité
qui en assurerait, à priori, la permanence.
4. La conservation d’un document filmique dépend de conditions fondées sur la
connaissance :
de la nature du support (nitrate de cellulose, acétate de cellulose,
polyester, etc.),
de l’état physique de l’objet (altération mécanique, décomposition
chimique, etc.).
5. En si bon état qu’il puisse paraître, un document filmique doit être conservé :
dans des conditions d’entreposage adéquat (température, hygrométrie,
position),
dans un conditionnement propre,
sous surveillance régulière.
6. Quel que soit son format, tout passage d’un document filmique dans un appareil
de projection est susceptible de produire des dommages irréversibles.
7. Le transfert d’un document filmique sur un autre support (par ex. vidéo) ne
garantit en rien la préservation du document comme objet matériel historique,
ni n’assure la conservation des informations qu’il contient.
8. Pour assurer la conservation d’un document filmique et permettre sa mise à
disposition, deux mesures sont nécessaires :
la préservation du document original en l’état, selon les règles de l’art
(préservation passive)
la duplication (négative ou positive selon le document-source) sur support
photo-chimique (sauvegarde active).
9. Il est recommandé d’établir une documentation de tout le traitement du matériel
et particulièrement de ces deux étapes.
10. La préservation passive est indispensable pour prolonger le plus possible la durée
de vie du document, réaliser sa sauvegarde active et assurer des opérations
futures. La sauvegarde permettra un accès durable à l’information visuelle ou
sonore contenue sur le document, par consultation du duplicata lui-même ou
d’une copie de substitution réalisée sur un autre support (par ex. vidéo).
11. Toute oeuvre cinématographique fait l’objet de droits d’auteur (les films amateurs
également). Personne n’est autorisé à faire des copies de films, à moins d’en
posséder les droits, à l’exception de travaux de conservation effectués par les
archives.
12. La valeur historique ou documentaire des images est très complexe à
évaluer. Outre la valeur du contenu des images elles-mêmes, il faut également
tenir compte du statut juridique (droits d’auteurs et voisins), de leur état de
conservation, de l’existence d’éléments annexes d’identification.
En résumé, il faut savoir que ces opérations – identification, préservation et remise en
circulation – présupposent des équipements de visionnement, des locaux et des
compétences qui peuvent rapidement dépasser les moyens à disposition et dont
l'acquisition ne se justifie que si l’on doit traiter et conserver des fonds filmiques de
grande envergure.
C’est la raison pour laquelle nous avons distingué deux catégories de recommandations :
les premières s’adressent aux institutions ou services qui ne possèdent pas ces
moyens mais souhaitent prendre les mesures élémentaires pour traiter leurs
archives filmiques.
les secondes à l’intention d’unités possédant ces moyens ou souhaitant les
acquérir.
Pour toute question ou demande d’information supplémentaire, référez-vous à notre liste
d’adresses.
RAPPELEZ-VOUS QUE CHAQUE DOCUMENT FILM PEUT ETRE
FRAGILE: avec l'âge, les films rétrécissent et deviennent cassants, les films nitrate
collent souvent. Le passage d'un film rétréci dans un projecteur causera des dégâts
irréversibles,
UNIQUE: s'il s'agit d'un film d'amateur, ce que vous avez entre les mains est très
probablement un exemplaire unique (c'est une pellicule dite "inversible", exposée dans la
caméra et développée directement en positif, il n'y a ni négatif ni copies). S'il s'agit d'un
film professionnel, il y a de grandes chances pour que le matériel soit également unique
(beaucoup de films ont été détruits quand leur intérêt commercial ou éducatif a échu),
MAL CONNU: les problèmes posés par le vieillissement des films sont méconnus hors
du cercle restreint des spécialistes, vérifiez vos informations et vos connaissances
auprès d’un spécialiste de la conservation,
INTERESSANT: si vous ne pouvez ou ne voulez pas assurer la conservation de vos films,
proposez-les à l'une ou l'autre des archives publiques spécialisées qui existent en
Suisse.
NE JAMAIS PASSER UN FILM DANS UNE MACHINE
sans examen préalable
NE JAMAIS NETTOYER VOS FILMS
vous risquez de les abîmer
NE JAMAIS DETRUIRE UN FILM
avant d'avoir consulté un spécialiste


RECOMMANDATIONS
POUR LA CONSERVATION DES FILMS
GUIDE ELEMENTAIRE
POUR LA CONSERVATION DES FILMS
1. IDENTIFICATION
2. ENTREPOSAGE
3. SUITES A DONNER
Vous ne possédez ni équipements ni compétences spécifiques dans le domaine du
film. Vous souhaitez néanmoins vous occuper de la partie filmique de vos archives.
Voici ce que nous vous recommandons :
l travaillez dans un local propre, à l’abri de la poussière,
l munissez-vous
¡ de gants en coton fin ou en plastique
¡ de boîtes neuves ou propres et de bande adhésive (scotch) non
acide (cf. en annexe des adresses qui peuvent vous fournir ce
matériel),
¡ d’une loupe ou d’un compte-fil
1. IDENTIFICATION
Prise en charge du matériel
Afin d’identifier au mieux votre mat ériel, sachant que la ou les bobines peuvent avoir
été dispersées et dans l’espoir de reconstituer un ensemble cohérent :
l ne jetez aucun élément qui accompagne le film : boîte en métal, carton, sac,
papiers, dossier, journal, étiquettes, etc.,
l notez toutes les informations disponibles et leur provenance (par ex. note,
fiche adjointe, feuille de laboratoire, étiquette sur la boîte, etc.),
l notez les circonstances de la découverte (particulièrement pour des
documents trouv és à l’extérieur de l ’institution où l’on travaille),
l interrogez l’éventuel donateur ou témoin et relevez ses remarques.
Examen sommaire du film
Si, à l’ouverture de la boîte, le film d égage une odeur de vinaigre, moisissure, pieds,
savon, charogne (etc.), il s’agit d’indices de d égradation.
La pellicule en acétate de cellulose est attaquée par le syndrome du vinaigre. Il est
contagieux pour les autres films !
La pellicule en nitrate de cellulose en décomposition peut s’auto-enflammer. Il y a
danger d’incendie! Les gaz libérés lors de la décomposition sont dangereux. Les gaz
libérés en cas d'incendie sont mortels. Eloignez immédiatement la pellicule de toute
source de chaleur et contactez la Cinémathèque suisse (cf. les adresses en annexe) .
Dans les deux cas (nitrate et acétate) :
l isolez la ou les bobines et entreposez-les dans un endroit frais et sec.
l contactez dès que possible un spécialiste.
Si le film a l’air en bon état et ne dégage aucune odeur particulière, vous
pouvez examiner les premiers mètres, avec vos mains gantées (ne pas dérouler la
bobine trop avant) en veillant :
l à manipuler les bobines à la verticale,
l à ne les tenir que par les bords,
l à ne pas laisser traîner la pellicule par terre,
l à relever les éventuelles inscriptions sur l ’amorce (morceau de pellicule
noire, transparente ou de couleur plac ée en début et en fin de film et ne
comportant ni image ni son),
l à relever le nom du titre et le générique s ’il y en a un,
l à déterminer le format de la pellicule en vous référant à la tabelle en annexe.
2. ENTREPOSAGE
l rembobinez le film de manière pas trop lâche, pas trop serr é, en une galette
aussi plate que possible. Ne pas tirer sur l’extrémité du film, cela raye la
pellicule,
l si nécessaire, fixez l’extrémité avec de la bande adhésive non acide, n’utilisez
jamais de la bande adhésive du commerce. De pr éférence, mettre de l'amorce
neuve transparente, puis le scotch non-acide sur celle-ci.
l placez le film dans une boîte neuve ou du moins propre (si elle contenait un
film vinaigré, on transmet le syndrome qui est invisible),
l n’ajoutez rien dans la boîte,
l étiquetez précisément le contenu de la boîte et la date de votre intervention,
l entreposez la ou les boîtes à plat.
3. SUITES A DONNER
Contactez un spécialiste :
l un archiviste film peut vous aider à dresser un inventaire détaillé de votre
fonds, et à en estimer l'état matériel,
l un historien du cinéma peut vous aider à établir la valeur historique et
documentaire des films dont vous vous occupez,
l un spécialiste de la conservation peut vous aider à définir un plan de
sauvegarde du mat ériel et des solutions pour sa mise à disposition,
l le plan de préservation peut comprendre le dépôt de votre matériel dans une
archive spécialis ée.


RECOMMANDATIONS
POUR LA CONSERVATION DES FILMS
GUIDE DETAILLE
POUR LA CONSERVATION DES FILMS
1. IDENTIFIER
2. EVALUER L'ETAT SANITAIRE
3. VOIR LES IMAGES
4. ENTREPOSER LES BOBINES
5. COPIER LES FILMS
Votre institution possède des moyens (équipement et personnel formé) pour la
gestion de vos archives filmiques. Nous vous recommandons:
1. IDENTIFIER
Identifier les films à la main
l toujours manipuler les bobines en les tenant verticalement, pour éviter que
le centre ne tombe,
l tenir la pellicule par les bords, porter des gants de coton fin propres ou de
plastique, travailler dans un local propre ,
l dérouler délicatement les premiers mètres de film et les examiner à la
loupe,
l attention: le film peut être enroulé à l'envers, vous regardez peut-être la fin,
l ne jamais laisser traîner l'extrémité du film par terre, ne jamais dévider la
pellicule ou la dérouler en vrac (provoque rayures et cassures),
l un film enroulé sans bobine, sur un noyau ou sans noyau, est probablement
du matériel professionnel ou semi-professionnel. Contacter un spécialiste ou
une cinémathèque.
Noter les informations suivantes
l Titre / générique: y a-t-il un titre, un générique ? Noter également la
provenance de l'information (boîte, emballage postal, générique début, etc.),
l Format: voir table ci-jointe; si votre pellicule n'y figure pas, c'est un format
rare: contacter un spécialiste ou une cinémathèque,
l Image: le film est-il négatif ou positif ? couleur ou noir&blanc ?
l Son: y a-t-il du son ? le son magnétique est un ruban brun collé d'un - ou des
deux côtés, le son optique un ruban photographique ondulant noir&blanc,
l Date: essayer de déterminer une / des dates de "production" (films amateurs:
voir emballages postaux),
l Longueur / durée: si vous n'avez pas les moyens de déterminer la longueur,
noter les diamètres intérieurs et extérieurs de la bobine,
l Condition: vérifier l'état du film - est-il cassant ? gondolé ? les bords sont-ils
recourbés, y a-t-il des rayures, des dégâts apparents ?,
l Contenu: noter les informations disponibles, et noter leur provenance,
l Divers: noter ce qui est écrit sur la boîte. Y a-t-il un emballage, des notes /
papiers / bulletins de livraison / bandes perforées ? S éparer les films des
papiers en assurant, à l'aide d'annotations au crayon; le rapport entre les
éléments pourra ainsi être facilement ré-établi plus tard.
2. EVALUER L'ETAT SANITAIRE DES FILMS
A T T E N T I O N
l les odeurs de vinaigre / moisissure / pieds / camphre / savon / charogne sont
des indices de d égradation. Redoublez de précautions, faites appel à un
spécialiste,
l n'essayez pas de dérouler un film qui présente des signes de dégradation:
vous pouvez causer des dégâts irréversibles.
Rétractation
l avec l'âge, tous les films r étrécissent et deviennent cassants ou collants .
l le passage d'un film rétréci dans un entra înement à roues dentées
(projecteur, scanner, tireuse inadapt ée) causera des d égâts par déchirure de
la pellicule, arrachage des perforations, étirement des collures et rayure de
l'image.
Décoloration
l une grande partie des films couleurs fabriqués entre les années 40 et la fin
des années 80 subissent un phénomène de décoloration. Les colorants
formant l'image s'att énuent, provoquant un déséquilibrage des teintes, en
général vers le rose (magenta),
l ce phénomène de décoloration est irréversible. On peut le freiner en stockant
les films à basse température. Lorsque la décoloration n'atteint pas plus de
30% dans chacune des couches colorées, on peut essayer de la compenser
par l'étalonnage lors de la duplication sur support film. Lorsqu'elle dépasse
cette valeur, seul un transfert en format électronique à haute résolution permet
de la corriger.
Moisissure
l si un film sent le moisi ou montre des taches de moisissure visibles,
observer la plus grande prudence. Si les moisissures sont actives, elles
sont nocives pour celui qui manipule la bobine,
l ne jamais souffler sur les moisissures dans un local fermé sans a ération
spéciale,
l laisser les moisissures sécher longtemps dans un lieu où l'humidité
relative est aussi basse que possible, entre 30% et 50%. Les colonies de
moisissure peuvent mettre des mois à sécher complètement,
l enlever ensuite les moisissures sèches avec un chiffon imbibé de nettoyant
pour film (achat: laboratoires film). Toujours porter un masque à poussière
pour la manipulation de bobines moisies.
Syndrome du vinaigre
l les films en acétate de cellulose, dits «de sécurité», «non-flam », «safety»,
etc., se décomposent, notamment par production d'acide ac étique, source de
l'odeur de vinaigre,
l l'humidité et la chaleur accélèrent le processus,
l le "syndrome du vinaigre" est contagieux pour les films; entreposer à part
les bobines contaminées,
l les films avec très forte odeur de vinaigre ou cristaux d'acide acétique
visibles doivent être rapidement copiés par un laboratoire spécialis é, avant
qu'il ne soit trop tard.
l On peut mesurer le niveau d'acidité des bobines à l'aide de tests
spécialement conçus à cet effet. Cette mesure donnera une bonne indication
de la condition chimique du film, mais elle ne peut en aucun cas servir
d'indicateur de la condition mécanique (on ne peut pas établir de corrélation
entre l'acidité et la rétractation, par exemple).
Pellicule nitrate
l les films 9.5mm, 8mm, super-8 et 16mm n'ont jamais été fabriqués en
nitrate,
l les films sur pellicule en nitrate de cellulose sont inflammables. Ne jamais
les manipuler à proximit é d'une flamme ou d'une braise (cigarette),
l les films nitrate ou "flam" doivent être impérativement stockés dans des
lieux spécialisés, sous la supervision de personnel compétent. Leur
transport requiert également des précautions particulières.
l comment reconnaître un film nitrate: format 35mm, semble avoir été
produit avant les années 50 (regarder le contenu des images en déroulant
les premiers mètres de pellicule), ne porte pas la mention "Safety" /
"Sicherheit" / "Non Flam" / "S" écrit sur les bords extérieurs du film ou entre
les perforations (attention: v érifier sur les images, les amorces n'ayant parfois
pas d'inscriptions),
l jusqu'au début des années 50, les films 35mm (format professionnel) étaient
fabriqués presque exclusivement sur un support de nitrate de cellulose. Cette
pellicule peut subir une décomposition chimique qui rend le support
collant puis poudreux. Arrivée au stade ultime de la décomposition, le
nitrate peut prendre feu spontanément à une température peu élevée
(moins de 40°C = coffre de voiture au soleil). Conserver impérativement en
boîtes fermées mais jamais scell ées, éloigner les films de toute source
de chaleur, contacter de toute urgence un spécialiste ou une
cinémathèque,
l les films nitrate doivent être entreposés dans un environnement frais, sec
et stable. Ils doivent être inspectés régulièrement par une personne
spécialisée. Les films qui commencent à montrer des signes de
décomposition (odeur désagréable, brunissement, la pellicule devient
poisseuse par endroits) doivent être copiés rapidement sur pellicule "de
sécurité" par un laboratoire sp écialis é, et les originaux conserv és dans des
conditions de sécurité maximales sous la supervision de personnel spécialisé
(cinémathèques).
l NE JAMAIS PROJETER UN FILM NITRATE - LA CHALEUR DE LA LAMPE
DU PROJECTEUR PEUT ENFLAMMER LE FILM ET PROVOQUER UN
VIOLENT INCENDIE DEGAGEANT DES GAZ MORTELS
3. VOIR LES IMAGES
l Ne jamais tenter de faire passer dans une machine d'usage courant: une
bobine endommagée, un positif comprenant une collure à chaque
changement de plan ("Master Positif", original inversible monté), un négatif, un
élément de tirage (positifs intermédiaires, éléments de laboratoire) ou tout
élément dont le format ou les perforations ne sont pas standard. Ce type de
matériel n écessite des machines conçues spécialement,
l utiliser une visionneuse à manivelle. Si la pellicule est rétrécie ou recourbée,
ne pas la passer sur les roues dent ées, mais enrouler simplement avec les
manivelles et glisser de temps à autre la pellicule sous la "t ête de lecture" pour
regarder une image arrêtée,
l ne projeter la bobine que si on est absolument sûr qu'elle n'est pas
rétrécie, qu'elle n'est pas recourbée, que les bords et les collures sont en bon
état et qu'il n'y a aucune perforation cassée, sur toute la longueur de la
bobine. Vérifier que les amorces sont de longueur suffisante, et qu'elles ne
sont pas non plus rétrécies (vérification: aligner sur une pellicule de même
format neuve ou connue pour être en bon état, tendue sur une longueur d'au
moins 1 mètre, par exemple entre deux colleuses),
l nettoyer soigneusement le projecteur avec des bâtonnets d'ouate et de
l'alcool,
l vérifier que toutes les roues dent ées de l'appareil sont compatibles avec le
format de la bobine (on peut passer un film 16mm à double perforation sur un
appareil à dents unilat érales, mais pas l'inverse),
l faire un essai préalable avec une bobine sans valeur. Projeter cette
bobine-test deux fois afin de vérifier que le projecteur ne provoque pas de
rayures après la fenêtre de projection. Rembobiner lentement et
soigneusement,
l vérifier que le sens d'enroulement de la bobine est juste (perforations en
face des dents),
l écouter le bruit du passage de la pellicule dans le projecteur. S'il ne semble
pas normal, tout arrêter immédiatement,
l après défilement des premières secondes d'images, arrêter le projecteur et
comparer les perforations entrant dans la bobine réceptrice avec celles
sortant de la bobine débitrice. Si les perforations ont changé d'apparence, tout
arrêter immédiatement. Vous êtes en train de provoquer des dégâts
irréversibles,
l visionner ou projeter avec des personnes qui peuvent identifier les
événements / personnages / lieux, noter les commentaires en ayant soin
d'identifier les images par des détails visuels, noter la meilleure vitesse de
projection,
l ne jamais oublier que chaque passage dans le projecteur, la visionneuse ou
toute autre machine use un peu le film.
4. ENTREPOSER LES BOBINES
l il faut entreposer les films dans des conditions stables, à une température
basse et une humidité basse (de préférence 20 à 30% RH),
l les changements fréquents d'humidité et de température causent des
dommages irréversibles,
l à moyen terme, il faut impérativement stocker les films de valeur dans un
environnement adéquat et sous la surveillance d'un personnel spécialisé
l Temps approximatif avant le début du syndrome du vinaigre (acidité 0.5)
pour la pellicule acétate neuve:
24° / 70% RH 16 ans (climat suisse en été)
18° / 70% RH 30 ans (locaux climatisés sans contrôle de l'humidité)
16° / 50% RH 80 ans (locaux à conditions contr ôlées moyennes)
4° / 20% RH 800 ans (locaux à conditions contr ôlées très bonnes)
chiffres tirés de " IPI Storage Guide for Acetate Film ", Image
Permanence Institute, RIT, Rochester NY, USA
l éviter le grenier (chaleur), n'utiliser la cave que si elle est parfaitement
sèche toute l'année et ne risque pas d'être inondée. S'il n'y a pas de place
dans des conditions stables et basses, entreposer là où les êtres humains
se sentent bien. Eviter les murs extérieurs ou face au sud (pour l'hémisphère
nord). Eviter les aimants (haut-parleurs), les sources de chaleur (appareils
électriques, moteurs, radiateurs), les risques d'écoulement d'eau (tuyauterie,
salle de bain à l'étage au dessus),
l enlever tout objet étranger au film se trouvant dans la boîte: papiers,
buvards, syst ème d'humidification, carton, papier journal, sacs en papier, en
plastique, élastiques, trombones, etc.
l entreposer les films sur des bobines en bon état , dans des boîtes propres
et exemptes de rouille. Conserver une bobine par boîte, prendre des bo îtes en
métal ou en plastique PP (tous les autres matériaux sont chimiquement trop
instables, et peuvent causer des réactions dommageables),
l pour ré-embobiner le film, n'utiliser que des bobines parfaitement droites
(les bobines tordues provoquent des déchirures dans les bords) et une
enrouleuse / visionneuse à manivelle. N'utiliser le rembobinage du projecteur
que s'il fonctionne à très petite vitesse,
l embobiner les films délicatement mais de manière pas trop lâche. Le film
doit reposer confortablement sur la bobine, ni trop serré ni trop mou. Essayer
d'obtenir une "galette" aussi plate que possible. Si elle est trop molle,
rembobiner sur une autre bobine puis à nouveau sur la bobine d'origine,
l ne jamais tirer sur l'extrémité du film pour serrer la bobine, cela provoque
des rayures profondes,
l fixer l'extrémité de la pellicule avec du scotch non acide, de la meilleur
qualité possible, ne pas le fixer en travers sur les spires, mais dans le sens de
la longueur. Le poser uniquement sur l'amorce (ajouter de l'amorce si
nécessaire),
l ranger les boîtes à plat. La boîte doit supporter le poids de la pile pour
qu'aucune pression ne s'exerce ni sur le film ni sur la bobine. Faire des piles
de boîtes de même taille,
l en cas de changement de boîte, recopier soigneusement tout ce qui était
écrit sur l'ancienne boîte. Faire si possible une photocopie de la boîte à
jeter, impérativement s'il y a des inscriptions que l'on ne peut pas déchiffrer ou
que l'on ne comprend pas. Noter aussi ce qui peut sembler inutile ou
trivial.
5. COPIER LES FILMS
l s'adresser à un laboratoire ou une entreprise spécialis és. Seuls de très rares
laboratoires peuvent traiter des pellicules rétrécies, déformées ou dégradées,
l dans le cas d'un transfert sur vidéo, NE JAMAIS JETER LES FILMS
ORIGINAUX. A ce jour, tous les systèmes vidéo, qu'ils soient digitaux ou
analogiques, ont une durée de vie largement inf érieure à celle du film. Dans
quinze ou vingt ans la copie vidéo sera certainement inutilisable, alors qu'un
film conservé dans de bonnes conditions peut durer cent ans ou plus...
l toujours conserver les films originaux après copie, même sur un autre support
film, à moins que leur état de dégradation ne les rende nuisibles au reste des
matériaux. Les progrès des techniques de restauration permettent aujourd'hui
de recopier des pellicules considérées hier comme inutilisables.

RECOMMANDATIONS
POUR LA CONSERVATION DES FILMS
ANNEXES
DATATION DES FORMATS
1895 35mm n&b format professionnel; souvent teinté
1922 9.5mm n&b Pathé "Baby" (ou "Pathex"): format amateur
1923 16mm n&b
Kodak: format amateur puis semi-professionnel
(dès les ann ées 40)
1923 16mm couleur
Kodacolor: proc édé lenticulaire
pellicule noir&blanc avec réseau de cannelures
verticales régulières; reproduction des couleurs
par filtrage à la projection; existe en positif
(inversible) seulement
1928 35mm son optique
1930 16mm son optique
1932 8mm n&b Kodak: format amateur
1933 35mm,16mm couleur
Technicolor: procédé professionnel avec 3
négatifs noir&blanc; la couleur est produite par
le laboratoire
1934 16mm couleur Dufaycolor: procédé de réseau trichrome, très
fine trame colorée
1935 16mm, 8mm couleur
Kodachrome: procédé à trois couches inversible
(pas de négatif, l'original caméra est aussi la
copie)
1939 35mm, 16mm couleur
Agfacolor: procédé à trois couches, négatif +
positif
1952 35mm, 16mm couleur
Eastman Color: proc édé à trois couches, négatif
+ positif
ca.1952 35mm acétate passage du support nitrate (inflammable ou
"Flam") à l'acétate (dit "de sécurité", "Safety")
1964 super-8 n&b + coul Kodak: format amateur
60's-
70's
16mm, s-8,
8mm
son
magnétique
.
RECOMMANDATIONS
POUR LA CONSERVATION DES FILMS
ANNEXES
FORMATS COURANTS

.



15/10/2007
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 3 autres membres